Le thym possède des vertus purificatrices incroyables. C’est une plante incontournable pour soigner en douceur les petits maux de l’hiver, et en particulier les problèmes ORL mais elle permet aussi de favoriser une bonne digestion.
C’est une plante tonique que l’on utilise fraiche ou sèche dans l’alimentation, qu’on peut utiliser sous forme de tisane, de sirop, de teinture mère ou d’huile essentielle, et qui étonne par sa polyvalence. Dans cet article, je vous propose 4 usages médicinaux et 1 usage domestique du thym, que vous pouvez facilement reproduire chez vous.
Quelques généralités à propos du thym
Le thym est un arbrisseau originaire du bassin méditerranéen. Il aime les sols secs, rocailleux et bien drainés et la chaleur ne lui fait pas peur : il peut résister à des températures très élevées. Son emploi remonte au moins à l’Antiquité.
Les Égyptiens s’en servaient dans leurs rituels de momification pour ses pouvoirs de conservation et aussi pour la protection qu’il était censé apporté au défunt dans l’au-delà.
A l’époque des grandes épidémies du Moyen Âge, on portait du thym sur soi pour se protéger de la maladie. On l’a beaucoup utilisé aussi pour la conservation des denrées alimentaires, en particulier de la viande, avant qu’il ne devienne un condiment incontournable de la cuisine méditerranéenne.
100 variétés de thym différentes
On parle du thym, mais il faut savoir qu’il en existe plus de 100 variétés différentes. Et si vous avez l’occasion de vous balader dans des régions où il pousse naturellement, je vous invite à prendre le temps de le sentir. En fonction de l’endroit où vous vous trouvez, vous verrez qu’il dégage une odeur différente.
La richesse olfactive du thym
L’odeur du thym est riche et épicée. Elle peut posséder des notes de citron, de laurier, de romarin, de poivre, voire même de rose, de miel ou de vanille.
Le thym qu’on utilise le plus, c’est le Thymus vulgaris qui comprend lui-même des chémotypes différents.
Les chémotypes sont des individus d’une même espèce qui présentent des caractéristiques différentes en termes de morphologie, d’odeur, de saveur et d’effets thérapeutiques. Chaque chémotype est caractérisé par un profil particulier de composés chimiques et on distingue, par exemple, le thym à thymol, à carvacrol, à linalol, etc. Ces spécificités sont liées au sol et au climat et peuvent évoluer au fil du temps.
Les propriétés médicinales du thym
Du feu sous forme de plante !
En terme de propriétés médicinales, on peut dire que le thym, c’est vraiment du « feu sous forme de plante ».
Le thym est une plante qui a su s’adapter à des milieux vraiment hostiles en termes de sécheresse et de chaleur, sans perdre sa vigueur. Et c’est justement ce caractère vigoureux, que le thym transmet à ceux qui le consomment.
Il est riche en phénols, flavonoïdes et en huiles essentielles et il a la capacité de dynamiser le corps tout entier, du système digestif aux muscles, en passant par le système immunitaire. Il est principalement reconnu pour deux actions majeures : ses vertus digestives et son rôle d’antiseptique et d’antibiotique naturel.
Désinfectant de la sphère ORL
Ses vertus antiseptiques en font un très bon agent assainissant de la sphère ORL et des bronches. Le thym est donc une plante à prendre d’urgence en cas de laryngite, rhinite, sinusite, bronchite, toux. Le thym est souvent aussi d’un grand secours pour les asthmatiques, chez qui il aide à dégager les voies respiratoires et à calmer les quintes de toux.
Bon pour la digestion
Sur le plan digestif, le thym agit sur les dérangements gastro-intestinaux. Il est antispasmodique et permet de traiter les digestions lentes, les ballonnements, les éructations et flatulences.
Une simple infusion de thym stimule la vésicule biliaire paresseuse et aide à désengorger le foie. Ses vertus antifongiques et antimicrobiennes permettent aussi de garder sous contrôle les mauvais éléments de la flore intestinale.
Comment et quand cueillir le thym ?
La meilleure période de récolte
Dans le thym, ce sont surtout les petites feuilles que nous recherchons. Le bois lui-même apporte peu d’intérêt. La meilleure période de récolte est à la floraison, autour d’avril-mai, car les feuilles sont particulièrement riches en principes actifs à ce moment là.
Évidemment, l’idéal est de pouvoir en disposer sous sa forme fraîche. Pour aller le cueillir, il faut accepter de courir la garrigue tôt le matin, afin de profiter de la teneur maximale en huile essentielle. Sinon, on trouve évidemment du thym séché partout, entier ou en poudre.
La récolte du thym
Pour le récolter, il suffit de couper les branches par touffes à l’aide d’une serpette ou d’un sécateur. Les sommités sèchent facilement en 3 ou 4 jours, même en couche relativement épaisse d’une dizaine de cm car elles ne se tassent pas au cours du séchage.
Le mondage du thym
Le moment idéal pour monder (c’est-à-dire séparer les tiges des feuilles et des fleurs) est le stade ou les tiges ont conservé une certaine souplesse et que les feuilles se détachent facilement.
Une autre méthode consiste à placer les tiges dans un grand sac en papier que l’on laisse ouvert dans un endroit sec et à l’abri de la lumière. Lorsque les branches sont sèches, on ferme le sac et on les secoue. Les feuilles tombent toutes seules au fond, il ne reste qu’à les transférer dans un bocal.
Les usages du thym en herboristerie familiale
1 – L’infusion
Il s’agit d’une solution ultrasimple et ultra efficace en cas de problème de digestion ou de refroidissement hivernal.
En cas de problèmes de digestion, de nausées, ballonnements : Laisser infuser une cuillère à soupe de feuilles dans une théière d’eau bouillante pendant 10 mn. Vous filtrez et vous buvez chaud.
Cette même infusion est d’une efficacité redoutable pour les rhumes, les sinusites et les refroidissements de l’hiver : dans ce cas, prenez 3 à 4 tasses de cette tisane par jour. Elle accélère la transpiration et dégage les voies respiratoires.
Vous pouvez aussi faire une compresse chaude avec cette infusion et l’appliquer sur la poitrine 20 mn en couvrant avec une serviette pour conserver la chaleur.
2 – Tisane contre la toux
La préparation est la même que la précédente mais on va y ajouter un peu de miel et de citron. Vous pouvez la préparer à l’unité, dans ce cas :
- Prenez 1 à 2 cuillères de thym séché
- Laissez infuser à couvert pendant 10 minutes
- Ajoutez une cuillérée de miel
- Ajoutez le jus d’un ½ citron jus
Le miel possède des propriétés antiseptiques, antibactériennes et anti-inflammatoires, qui peuvent aider à soulager les maux de gorge et traiter les affections respiratoires.
Le citron est riche en vitamine C, ce qui peut aider à renforcer le système immunitaire. Cependant cette vitamine C se dégrade avec la chaleur et elle est détruite complètement à partir de 60°.
Vous pouvez éventuellement l’ajouter une fois que votre tisane a un peu refroidi. Sinon, le citron possède aussi des propriétés antiseptiques et antibactériennes qui contribuent à traiter les infections et les inflammations.
3 – Vapeur/fumigation
A utiliser dans le cas de rhumes et de refroidissements. Pour cela, il suffit de jeter une poignée de thym dans un grand bol d’eau très chaude puis d’en respirer la vapeur pendant 5 mn, en se couvrant la tête avec une serviette de bain.
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4 – Décoction
Cette préparation consiste à placer 20 g de feuilles de thym dans un litre d’eau bouillante pendant 15 minutes en veillant à bien recouvrir le récipient, puis, hors du feu, vous laissez infuser encore 10 minutes.
Le décocté est beaucoup plus concentré qu’une simple infusion. Et on peut utiliser cette décoction de quatre façons :
- Sur une compresse imbibée pour désinfecter les plaies et blessures
- En gargarisme en cas de mauvaise haleine ou de gingivite
- En bain de pied en cas d’ongle incarné. Dans ce cas, vous versez 1 l de décoction dans 3 l d’eau et vous tremper les pieds pendant 20 mn
- En bain stimulant en période de fatigue ou de rhume : dans ce cas, il vous suffit d’ajouter la décoction à l’eau de votre bain. Ce bain aura une action tonique, revigorante et antidouleur.
5 – Recette du sirop de thym contre la toux
Si une simple infusion de thym est tout à fait satisfaisante pour délivrer les propriétés médicinales de la plante, le sirop de thym est une forme non seulement efficace, mais aussi plus facile à administrer chez les plus jeunes : la quantité à boire est moindre et la douceur apprivoise les plus difficiles !
La recette
- Faites infuser 15 grammes de feuilles sèches dans 250 ml d’eau à couvert. Une fois le liquide légèrement refroidi, filtrez et mesurez le volume obtenu dans un verre mesureur stérilisé. Rajoutez assez d’eau pour obtenir exactement 250 ml. Placez le liquide dans une casserole.
- Faites fondre 500 g de miel dans les 250 ml liquide. Le miel doit se dissoudre entièrement. Si vous avez du mal, faites légèrement chauffer le liquide tout en remuant. Ne faites pas trop chauffer afin de ne pas perdre les composants volatiles du thym. Une fois le miel dissout, laissez refroidir à couvert.
- Rajoutez, sauf si vous destinez ce sirop à un enfant, 2 à 3 cuillères à soupe de rhum ou de brandy. L’alcool stabilise le sirop et calme le réflexe de toux, ce qui peut être désirable pour les toux nerveuses. Cette quantité ne sera pas suffisante pour s’opposer au réflexe bénéfique d’expectoration.
- À l’aide d’un entonnoir, répartissez le sirop dans les bouteilles en verre. Gardez-le au réfrigérateur pour une conservation optimale. Vous pourrez conserver le sirop tout l’hiver s’il a été bien préparé. En revanche, si vous voyez apparaître de la moisissure à sa surface, jetez-le.
Posologie
Une cuillère à café toutes les heures pendant une bronchite.
Conseils
Il est préférable de stériliser les bouteilles en verre afin d’éviter d’introduire des bactéries dans le sirop, ce qui le fera tourner plus vite que prévu. Pour l’infusion, n’oubliez pas de bien couvrir la tasse lorsque le thym infuse pour ne pas perdre les huiles essentielles.
Le thym comme assainissant ménager
Tout le monde connaît le thym en tant que plante aromatique, emblème de la cuisine méditerranéenne, mais on l’utilise aussi dans de nombreuses recettes en cosmétique ou à usage domestique. Et aujourd’hui, je vous propose d’utiliser son huile essentielle comme substitut aux produits ménagers chimiques.
Grâce à ses vertus anti bactériennes, anti virales et antiseptiques, l’huile essentielle de thym peut se substituer à tous les produits ménagers chimiques couramment employés.
L’HE de thym est efficace contre les staphylocoques, les streptocoques, les listerias. Vous pouvez donc désinfecter toutes les surfaces de la maison de cette façon : plan de travail en cuisine, tiroirs et placards, salle de bain et même frigo.
Pour cela, il vous suffit de diluer 15 gouttes d’HE de thym dans 500ml d’eau tiède. Et si vous voulez un spectre assainissant encore plus large vous pouvez y associer l’HE de tea tree et de citron. A ce moment là, vous diluez 5 gouttes de chaque dans 500 ml d’eau tiède.
Les bienfaits du thym en cuisine
On entend souvent parler des bienfaits des épices, notamment pour leurs vertus antioxydantes. C’est aussi le cas des fines herbes, et du thym en particulier. Les antioxydants sont des composés qui neutralisent les radicaux libres, molécules instables et très réactives . Ces radicaux libres sont à l’origine de la plupart des maladies dues au vieillissement, cancers et cardiopathies en tête.
Les évaluations ont permis de constater que certaines fines herbes comme le thym, mais aussi le romarin, ont un pouvoir antioxydant supérieur à la plupart des fruits et légumes.
Le thym accompagne merveilleusement les œufs brouillés et les omelettes, les pommes de terre, les poêlées de légumes, mais aussi les marinades, qu’il protège de surcroît grâce à son pouvoir bactéricide. Le thym est bien sûr l’un des piliers du célèbre bouquet garni, indispensable dans la préparation d’un bon pot-au-feu, de ragoûts et nombre d’autres plats mijotés, dans lesquels il se marie avec bonheur à l’ail, aux olives ou aux sauces à base de vin.
Les légumes tels que tomates, aubergines, courgettes ainsi que les volailles, les poissons, le gibier ou encore le mouton sont tous magnifiés par le parfum incomparable du thym.
Même certains fromages, notamment ceux de chèvre, tirent grand profit à être associés au thym. Vous pouvez facilement confectionner une huile, un vinaigre ou une liqueur au thym, comme la célèbre farigoule de Forcalquier.
Précautions d’emploi
Comme toutes les plantes médicinales, le thym n’est pas sans danger. Certains chémotypes du thym peuvent se révéler hépatotoxiques s’ils sont consommés en grande quantité sur de longues périodes. C’est en particulier des Thymus vulgaris à thymol et carvacrol.
A ce sujet, on rapporte le cas de plusieurs religieuses d’un même couvent qui furent hospitalisées pour une hépatite : cette dernière se révéla due à une consommation quotidienne de tisane de thym sur plus de quinze ans.
Le foie, dont l’une des fonctions est la destruction des toxines, peut dysfonctionner s’il est sollicité à l’excès, et subir une inflammation plus ou moins grave. Ainsi le meilleur des médicaments peut parfois devenir un poison…
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Nos sources pour rédiger cet article
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