Comment lutter contre les rhumatismes grâce au genévrier ?

Le genévrier, aspects botaniques

Un arbuste aux allures variables

Le genévrier commun (Juniperus communis de la famille des Cupressacées) est un arbuste touffu et buissonnant qui peut atteindre 6 à 7 m de hauteur en plaine. En montagne, on peut le trouver jusqu’à 1800m d’altitude mais il prend alors des allures naines et se plaque au sol pour mieux résister au froid et au vent.

Il est réputé pour sa croissance très lente et il est capable de vivre longtemps : une centaine d’années en moyenne, mais des individus de 200 ans ne sont pas exceptionnels.  Sur la commune d’Opoul-Périllos, dans le massif des corbières, il existe un genévrier qui serait âgé de près de 1000 ans et dont le tronc possède une circonférence de presque 5 m !

Genévrier d'Opoul-Périllos
Genévrier d’Opoul-Périllos

Un feuillage composé d’aiguilles piquantes

Les branches du genévrier partent dès le pied du tronc. Le feuillage est persistant et il est composé d’aiguilles piquantes. Ces aiguilles sont verticillées par 3, ce qui signifie qu’elles s’insèrent par groupe de 3, sur un même niveau de la branche.

Elles sont d’une couleur vert bleuâtre et on reconnaît qu’il s’agit du genévrier commun, au fait qu’elles possèdent une bande blanche sur toute la longueur de la face supérieure.  Cette caractéristique permet de le distinguer de son cousin, le genévrier cade (Juniperus oxycedrus), qui lui, présente deux bandes blanches sur les aiguilles au lieu d’une seule.

Le groupe des gymnospermes

Les Gymnospermes sont un groupe de plantes qui comprend les conifères, les cycadales, le Ginkgo et les gnétophytes. Ce sont des plantes dont l’ovule est à nu (non enclos dans un ovaire), à la différence des angiospermes.  

La plupart des Gymnospermes sont des conifères, tels que les sapins, les épicéas, les mélèzes, les séquoias géants, les pins, les cyprès, les ifs, les thuyas et les genévriers.

Chez les gymnospermes, les fleurs ne produisent pas de fruits puisque le fruit provient de la transformation de l’ovaire des plantes. Les fleurs des gymnospermes produisent des cônes. Si vous ramassez des pommes de pin femelles avant qu’elles ne soient complètement ouvertes et que vous soulevez les écailles vous trouverez les graines du pin, au nombre de 2 par écaille. C’est ce qu’on appelle couramment les « pignons de pin ». Ces graines sont « nues » dans le sens où elles ne sont pas protégées par un fruit comme le sont par exemple les pépins de la poire ou du raisin.

Chez le genévrier c’est la même chose. Il produit des cônes comme le pin ou le sapin, mais des cônes beaucoup plus petits.

Une espèce dioïque

Autre caractéristique du genévrier : il s’agit d’une espèce dioïque. Cela signifie que les fleurs mâles (à étamines) et femelles (à pistil) sont portées par des pieds différents.

La floraison a lieu en avril-mai. Les pieds mâles donnent des petits cônes jaunâtres longs de 5 mm qui répandent énormément de pollen.

De leur côté les cônes femelles qui ont été fécondés vont se souder et devenir charnus. C’est ce qui donne naissance aux fameuses baies du genévrier. D’un point de vue botanique ne sont pas des fruits, ce sont des galbules.

Pour des raisons de simplicité, on parle des « baies du genévrier », mais vous savez à présent qu’il s’agit d’un abus de langage et que ces baies ne sont pas des fruits :-).

Récolte

On récolte les baies du genévrier à l’automne, en octobre-novembre mais cela demande un peu de patience. Les baies d’abord vertes ont besoin de trois ans pour atteindre leur maturité et prendre leur belle couleur bleu-noir.

Cela explique que les genévriers portent simultanément des fruits verts et des fruits mûrs. Si vous les ramassez dans la nature, choisissez les bien pleines, noires, luisantes et pesantes. Les montagnards estiment que les baies de la variété naine que l’on trouve en montagne sont préférables à celle de la plaine.

Pour les faire sécher, vous pouvez les étendre en couche mince dans un grenier ou un séchoir. Il est important de les remuer de temps à autre pour éviter les moisissures.

Le fait d’utiliser des baies aussi récentes que possible est également important. En effet, leur arôme et leurs propriétés s’atténuent et même disparaissent après une dessication prolongée.

Les vertus médicinales du genévrier

On raconte qu’Hippocrate a protégé la population d’Athènes de l’épidémie de peste et de choléra en faisant brûler du genévrier dans les rues et dans les maisons.

Traditionnellement, toutes les parties du genévrier ont été utilisées : les baies, l’extrémité des rameaux, le bois et les cendres. Mais d’un point de vue pratique, ce sont les baies que l’on utilise de préférence.

Ces baies renferment de nombreux principes actifs. On trouve en particulier une huile essentielle riche en mono terpènes, des tanins, des flavonoïdes, et un principe amer qu’on appelle la junipérine.

Tous ces composants donnent aux baies des propriétés diurétiques puissantes, des propriétés antirhumatismales et des propriétés antiseptiques qu’on peut utiliser pour lutter contre les cystites et infections intestinales. Et quand on les utilise comme condiment en cuisine, ces baies ont la faculté de faciliter notre digestion !

L’utilisation du genévrier pour lutter contre les rhumatismes

Vous pouvez réaliser de nombreux «remèdes maison» à base de genévrier. Dans cet article, j’aimerais faire un petit focus sur les propriétés antirhumatismales du genévrier

Rhumatismes

La cure de l’abbé Kneipp

L’abbé Kneipp, le grand naturopathe du 19ième siècle recommandait une cure détox, efficace sur les rhumatismes chroniques. Vous pouvez évidemment l’aménager en fonction de vos possibilités.

Il proposait de repérer un genévrier pas trop loin de chez soi pour pouvoir, chaque matin de bonne heure, récolter et croquer ses baies. Le 1er jour croquez 1 baie, le 2ième 2 baies et ainsi de suite jusqu’au 21 ième jour. Ensuite le 22 ième jour, vous redescendez d’une baie par jour jusqu’à revenir à une baie.

Il s’agit d’une cure de nettoyage complète et qui évidemment être accompagnée d’une alimentation saine pour qu’elle soit pleinement efficace.

La cure sous forme de tisane

Tisanes de genévrier

Une alternative consiste à faire cette cure sous forme d’infusion. Dans ce cas vous faites infuser 10 à 15 g de baies concassées dans 1 litre d’eau durant 10 minutes.

Buvez 3 tasses par jour et cela pendant 3 semaines. Vous pouvez renouveler cette cure une fois si nécessaire en respectant une semaine d’interruption entre les deux cures.

Vous pouvez associer cette cure automnale à une cure de pissenlit au printemps. Cette double cure favorise la  souplesse du système locomoteur. Elle permet de lutter contre  l’arthrite et les maladies rhumatismales. Cette cure sera d’autant plus efficace que vous la renouvelez d’année en année.

Le genévrier en gemmothérapie

En gemmothérapie, ce sont les jeunes pousses vert tendre et douces du genévrier que l’on utilise. Celles-ci se récoltent au printemps, de mars à mai, pour élaborer un remède que l’on peut qualifier de puissant dépuratif.

Ces pousses ont un effet tonique global sur le rein. En stimulant le fonctionnement de cet organe, et donc sa capacité d’excrétion, le sang sera mieux débarrassé de ses toxines. C’est le cas de l’urée, issu de la dégradation des protéines, et de l’acide urique, dont la présence en excès peut engendrer des cristaux. Lorsque ces cristaux s’accumulent dans les articulations, cela provoque une ­affection que l’on nomme la goutte.

Ce remède a ­également la capacité d’éviter et même de dissoudre des calculs (lithiases) qui se forment à ­l’intérieur du rein et entravent son ­fonctionnement ou créent un phénomène infectieux (pyélonéphrite).

Pour traiter les rhumatismes, il est intéressant d’allier les jeunes pousses de genévrier au cassis (Ribes nigrum), au pin (Pinus montana) et à la vigne (Vitis vinifera). Pour les terrains arthrosiques, faire des cures sur deux-trois mois avec un arrêt d’une semaine toutes les trois semaines.

Le bain au genévrier

Préparez une décoction avec une grosse poignée de « baies » et quelques branches de genévrier. Ajoutez cette décoction à l’eau de votre bain. Cette recette, très facile à réaliser, vous aidera dans un traitement pour les rhumatismes, l’arthrite, la goutte, mais aussi toutes les affections cutanées. Prenez 2 bains par semaine pendant 21 jours.

La teinture mère de genévrier en usage externe

Faites macérer 10g de « baies concassées dans 100g d’alcool de fruit pendant 10 jours. Filtrez la préparation et mettez la en bouteille. Vous pouvez utiliser cette teinture-mère en lotion pour frictionner les parties douloureuses (rhumatismes, lumbago, etc. )

Genévrier : contre –indications et précautions d’emploi

L’emploi du genévrier est à éviter chez toutes les personnes qui ont les reins fragiles et contre indiqué en cas de grossesse, d’infection ou d’insuffisance rénale.

Comme toujours, si vous êtes en cours de traitement, ne démarrez jamais une cure de plantes médicinales sans en parler au préalable à votre médecin.


Cet article vous a plu ? Partagez-le ! 🙂

Nos sources pour rédiger cet article

Rappel important pour votre santé :

Les informations communiquées sur le blog herbagaia.com ne sont pas destinées à remplacer l’avis médical dispensé par un médecin, seul en mesure d’évaluer convenablement votre état de santé.

Si vous avez aimé l'article, n'hésitez pas à le partager ! :-)

Vous pourriez également aimer...

Laisser un commentaire