Présentation générale
- Nom latin : Castanea sativa
- Famille : Fagacées
- Autres noms : arbre à pain, castagno, pétoussier, ramonier, feuillard…
Arbre de terroir et rustique, le châtaignier est plein de ressource. Il a toujours été disponible pour aider l’homme à passer les caps difficiles. Son fruit, la châtaigne, est connu pour ses qualités nutritives depuis des temps immémoriaux. Il a assuré la survie des populations paysannes en période de disette. Ses feuilles sont aussi récoltées pour envelopper certains fromages et les parfumer.
En phytothérapie, on utilise ses feuilles ainsi que son écorce. Pour le docteur Bach, il est aussi une nourriture pour l’âme en détresse. Dans cet article, découvrez ce que vous devez savoir sur le châtaignier.
Origine et terroir
Le châtaignier serait venu d’Iran au 5ième siècle avant notre ère. Il est spontané autour de la Méditerranée et couvre 1,5% de la forêt française. Cet arbre s’est répandu, par la culture, à toute l’Europe. Il s’est acclimaté surtout dans les montagnes siliceuses, partout où ses longues racines ont trouvé un sol profond et bien drainé.
Pour grandir, il se contente de sols pauvres, acides ou sableux. Il pousse d’abord lentement, puis sa croissance s’accélère et il atteint sa taille définitive vers 50 ans. Un terrain calcaire lui fait horreur et il craint le grand froid (en dessous de -15°c).
Histoire
Le châtaignier a été introduit en Europe par les Romains. Le capitulaire De Villis, rédigé à l’époque de charlemagne, incite au développement de la culture du châtaignier. Cette culture a connu son apogée en France aux 16ième et 17ième siècles. Dans le limousin et en Cévennes, la châtaigne était la principale source de nourriture aux 17ième et 18ième siècle.
Ses racines noueuses en ont fait un symbole de virilité et la châtaigne est longtemps passée pour un aphrodisiaque. L’arbre creux symbolise un lieu de passage vers l’au delà. On dépose encore, dans de nombreuses régions de France et d’Espagne, des châtaignes dans les cercueils.
Deux maladies ont entrainé le déclin du châtaignier au 20ième siècle : la maladie de l’encre (1860) et le chancre de l’écorce (vers 1960). Aujourd’hui, les châtaigniers sont victime d’un ravageur, le cynips du châtaignier. Ce dernier provoque la formation de galles u niveau des bourgeons. Ce ravageur est responsable d’une chute importante de production de châtaignes.
Distribution du châtaignier en France
Le châtaignier pousse sur des sols frais, bien drainés et préfère la mi ombre. Il est abondant partout dans les Cévennes où il forme de véritables forêts et où il était autrefois activement cultivé. On le trouve en abondance en Ardèche et dans le limousin. Pour des raisons climatiques, le châtaignier ne s’élève pas au dessus de 1200-1300 m d’altitude.
« Castagnu » signifie châtaignier en Corse. Si vous parcourez la haute Corse, vous pourrez découvrir une région exceptionnelle nommée la « Castagniccia » qui abrite également d’immenses châtaigneraies.
Le châtaignier, un peu de botanique
L’aspect général
Le châtaignier est un arbre majestueux à feuillage caduc et qui peut atteindre jusqu’à 35 m de hauteur. Il peut vivre 1000 ans. Son tronc est rectiligne, ses rameaux anguleux, son écorce lisse fissurée en long, brun foncé chez l’arbre âgé.
Comme le chêne et le hêtre, la châtaignier appartient à la famille de Fagacées. Le genre comporte 13 espèces et de très nombreuses variétés. Certaines sont issues de l’hybridation du châtaignier européen (Castanea sativa) et du châtaignier du Japon (Castanea crenata).
Avec l’âge, le tronc du châtaignier s’évide. Il peut parfois prendre des proportions phénoménales comme le « châtaignier au cent chevaux » (castagno dei cento cavalli) à Sant’Alfio en Sicile. Ce châtaignier était si grand qu’il servait d’abri aux troupeaux de moutons et que les paysans disaient vieux de 2000 ans.
On raconte que la reine de Naples Jeanne d’Anjou, surprise par un violent orange, s’est abritée sous son immense ramure avec son escorte de cent cavaliers, d’où son nom. Par la suite, plusieurs familles ont habité cet extraordinaire château végétal situé sur la pente Est de l’Etna.
Les feuilles
Elles sont alternes, grandes (10 à 20cm) et pétiolées. Le limbe est entier, denté et se termine en pointe. Les nervures sont simples et parallèles (15 à 20 paires) et se terminent en mucron ( courte pointe) aux extrémités du limbe.
Comme chez les autres Fagacées (chêne, hêtre), les feuilles du châtaignier sont marcescentes. Cela signifie qu’elles flétrissent et restent sur l’arbre une partie de l’hiver.
Les fleurs
Le châtaignier est une espèce monoïque et il fleurit dans sa vingtième année. Les fleurs apparaissent tardivement, en juin-juillet, longtemps après les feuilles. Les fleurs mâles et femelles sont réunies sur de long chatons dressés (12 à 20 cm).
Les inflorescence femelles, solitaires ou groupées par 2 ou 3, sont localisées à la base des chatons. Elles sont réunies par 2 ou 3 dans un involucre de bractées d’où dépassent les styles. Il s’agit de la cupule. Cette cupule va s’accroitre en même temps que les fruits, sa paroi va s’épaissir et se couvrir de longues épines acérées pour constituer la bogue.
Les fleurs mâles sont groupées par paquets discontinus le long du chaton. Elles sont visitées par les abeilles qui assurent en même temps que le vent, la pollinisation. La floraison du châtaignier exhale une odeur fade et assez désagréable. Cependant, le châtaignier est un excellent mellifère qui donne un goût fort prononcé au miel.
Les fruits
En octobre, les bogues, tombées sur le sol, s’ouvrent généralement en deux valves et libèrent de une à quatre châtaignes. Ce sont des fruits secs contenant une seule grosse graine et au sommet desquels on reconnait encore les restes des stigmates de la fleur.
Châtaigne ou marron ?
Il y a souvent confusion entre les deux. La plupart des gens savent que le marron, fruit du marronnier d’Inde n’est pas comestible. Alors pour quelle raison mangeons-nous des marrons confits en hiver et de la dinde aux marrons à Noël ?
La confusion vient simplement du fait que l’on donne parfois le nom de marron à certaines châtaignes ! En réalité, on appelle « marron », une variété horticole de châtaigne. Celle-ci se distingue de la châtaigne ordinaire non seulement par sa taille, plus grosse, mais surtout par le fait que la graine n’est pas cloisonnée par cette peau brune qu’il faut éliminer avant de consommer la châtaigne. C’est cette variété horticole qui accompagne la dinde de Noël et que les confiseurs transforment en marron glacés.
L’écorce et le bois du châtaignier
L’écorce qui est verdâtre sur les jeunes troncs, devient brune, se fendille longitudinalement sur les tronc âgés.
Le bois de châtaignier est un bois brun, mi-lourd, qui s’apparente à celui du chêne. C’est un bois riche en tanins, à aubier presque absent, très durable à l’extérieur. On en fait des charpentes, des meubles et il est très utilisé pour les lames de parquet, la fabrication de tonneaux et les piquets de clôture. En revanche, c’est un mauvais bois pour la cheminée car il brûle mal, noircit et pétille.
L’énergie du châtaignier
Plus le châtaignier vieillit, plus il se rapproche de l’être humain dans son apparence. Souvent d’allure trapue, son tronc est recouvert d’une écorce grisâtre rugueuse parcourue de sillons spiralés. Il donne à cet arbre un air de vieux sage à la peau ridée, qui dégage une force rassurante et protectrice. Ses branches s’étendent comme des bras ouverts et leurs feuilles vert clair s’épanouissent en une sorte de parasol sous lequel il fait bon s’asseoir. Lorsqu’on entre dans le champ énergétique du châtaignier, on se sent en sécurité et enclin à lâcher nos préoccupations mentales. Cette présence est tellement sécurisante qu’elle nous aide à faire le vide et à nous abandonner à l’instant présent.
Au contact du châtaignier
Le châtaignier est d’une grande simplicité et il nous invite à cultiver cette qualité en nous. Le meilleur moyen d’entrer en contact avec l’énergie du châtaignier est d’aller ramasser ses fruits. Profitez d’une belle journée d’automne pour partir en forêt. Les châtaignes vous attendent !
Au fils de votre promenade, observez les vieux spécimens, certains âgés de plusieurs centaines d’années, vermoulus, couverts de mousse et de lichens, foudroyés , aux branches cassées mais toujours sur pied et toujours productifs. Voyez comme malgré les épreuves endurées, ils conservent vitalité et capacité de régénération.
Il n’est pas utile de remuer le tapis de feuilles pour les trouver enfin libérées de leur bogue épineuse. Cela troublerait le calme de l’endroit. Il vous suffit d’observer le sol et de laisser votre regard se poser sur une châtaigne puis sur une autre jusqu’à ce que, guidé par une sorte d’attraction magnétique, vous les voyiez toutes. En vous concentrant sur cette activité, vous sentirez peu à peu le vide se faire en vous et vous entrerez dans un état de paix et de disponibilité.
Le châtaignier nous offre la possibilité de développer le sens du toucher. Il présente en effet des textures variées intéressantes à explorer. Promenez vos doigts sur les feuilles douces et fermes à la fois. Continuez ensuite sur la bogue rigide et piquante, puis sur les rugosités du tronc. Prêtez attention aux différentes sensations que chaque partie de l’arbre crée en vous. Puis refaites ces expériences les yeux fermés. Ainsi libéré du conditionnement du regard, vous pourrez vous livrer à l’exercice avec une totale disponibilité.
Principes actifs, propriétés principales et usages traditionnels
On utilise les feuilles récoltées de septembre à octobre et les fruits de septembre à novembre. L’écorce et les chatons sont également utilisés.
La feuille du châtaignier Riche en tanins et en vitamine C, B1, B2 et en pectine. Elles ont la réputation de soigner la coqueluche. Outre atlantique, les mohicans soignaient cette maladie à partir d’une infusion à base de feuilles de châtaignier d’Amérique. Astringentes, antispasmodiques, elles ont pour effet de resserrer les muqueuses et de calmer les quintes de toux et les bronchites. Compter 10 feuilles pour un litre d’eau. Cette tisane est également sédative du mal de dos et des rhumatismes.
En décoction, les feuilles et l’écorce (astringente, hémostatique et fébrifuge) calment les irritations de la gorge. Prévoir 20 g d’écorce pour 1 l d’eau. Ses propriétés reminéralisantes et astringentes en font aussi un excellent remède contre les diarrhées.
La châtaigne quant à elle est très énergétique. Ses amidons résistants ne sont pas absorbés rapidement par l’organisme ce qui se traduit par certains bienfaits sur la santé intestinale. Sa consommation entraîne une augmentation du volume des selles et une diminution de la concentration des acides biliaires.
En gemmothérapie, le châtaignier est le draineur lymphatique par excellence. Ses bourgeons constituent un outil thérapeutique efficace contre les œdèmes et la stase veineuse des membres inférieurs. En décongestionnant les vaisseaux lymphatiques, les bourgeons de châtaignier induisent une réduction des œdèmes. Ils permettent aussi de soulager les personnes qui souffrent de la sensation de jambes lourdes.
La dernière fleur de Bach
Le châtaignier est le dernier élixir préparé par le docteur Bach. Il s’adresse à « la nuit noire de l’âme », quand dans la vie on traverse des moments de crise aigüe. En cas de désespoir, d’angoisse, de sensation de vide, ce remède permet de se régénérer.
Précaution d’emploi
Le châtaignier contient beaucoup de tanins et présente de ce fait un risque d’irritation des muqueuses. Par ailleurs, ses fruits à forte teneur en sucre sont à consommer avec restriction en cas de diabète.
La recette facile de la crème de marron (d’après Cuisine AZ)
Ingrédients
- 1 kg Marron
- 750 g sucre
- 2 verre(s) Eau
- 1 Gousse Vanille
Préparation
- Faites une incision sur le sommet de chaque marron à l’aide d’un couteau pointu. Mettez-les dans une casserole que vous couvrez largement d’eau froide. Faites-les bouillir 5 minutes. Retirez la casserole du feu et épluchez les marrons un par un.
- Au fur et à mesure, jetez les marrons dans une casserole contenant de l’eau tiède. Couvrez et faites cuire à feu doux quelques instants. Les châtaignes sont cuites quand elles s’écrasent facilement. Égouttez et mixez-les pour obtenir une purée de marrons. Maintenez-les au chaud.
- Préparez un sirop au « petit boulé ». Versez le sucre et l’eau dans la casserole. Mélangez à l’aide d’une cuillère en bois et faites chauffer à feu doux. Remuez régulièrement jusqu’à ce que le sucre soit complètement dissous. Raclez les parois de la casserole pour éviter qu’un caramel ne se forme. Augmentez le feu jusqu’à 116°C à 125°C.
- Versez le sirop sur la purée de châtaignes encore chaude. Ajoutez la gousse de vanille fendue. Chauffez doucement en remuant. Laissez cuire 15 à 20 minutes. La préparation doit être épaisse mais crémeuse et tenir à la cuillère. Enlevez la gousse de vanille. Grattez-la et reversez les grains dans la crème de marron.
- Mettez votre crème de châtaigne dans des pots à confiture, refermez avec le couvercle et retournez les pots immédiatement pour chasser l’air. Laissez les pots refroidir tête en bas. Vous pouvez conserver votre crème de marrons pendant une année.
Astuce
Si vous ne possédez pas de thermomètre de cuisine, il existe une astuce pour vérifier la cuisson du sirop au petit boulé. Versez un peu de sirop dans un verre d’eau froide. Une bille molle va se former instantanément, le sirop est alors dit au petit boulé. Si la bille est dure, on parle de gros boulé.
https://www.cuisineaz.com/recettes/creme-de-marrons-facile-64652.aspx
Nos sources pour rédiger cet article
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