Tisane ou infusion ? Quelle est la différence ?

De nos jours, « tisane et infusion » sont deux mots qu’on utilise indifféremment pour désigner le même type de préparation. On peut se demander cependant pour quelle raison notre langue aurait inventé deux mots différents pour décrire exactement la même chose. Alors tisane ou infusion ? Quelle est la différence ? Petit point de vocabulaire dans l’univers de l’herboristerie.

La tisane : un terme générique

Il existe de nombreuses façons de transformer les plantes médicinales. La forme galénique désigne la forme médicamenteuse ou encore l’aspect des préparations (gélule, suspension, pommade, macérat glycériné, etc.). C’est Galien, grands médecins de l’Antiquité qui a donné son nom à cette science. Les tisanes sont l’une des formes galéniques possibles pour les plantes médicinales.

Le terme infusion désigne l’un des modes de préparation possible pour la tisane, mais il en existe d’autres comme la décoction et la macération. Ainsi, toutes les infusions sont des tisanes mais toutes les tisanes ne sont pas des infusions ! 🙂

Faisons le point sur les trois principales formes de préparation des tisanes :

Le principe de l’infusion

C’est sans doute la façon la plus simple d’utiliser les plantes médicinales. L’infusion consiste à placer les plantes dans l’eau froide, mettre sur le feu, arrêter de chauffer dès que l’eau commence à frémir, puis à laisser infuser à couvert 5 à 10 minutes selon les plantes.

Le fait de couvrir est important car cela permet de conserver les huiles essentielles contenues dans les plantes qui sont très volatiles. C’est pour cette raison qu’en fin d’infusion, il faut penser à récupérer les gouttelettes qui se sont condensées sur le couvercle.

L’infusion est généralement réservée aux parties tendres des plantes, c’est à dire les fleurs, sommités fleuries ou les feuilles non coriaces.

Le principe de la décoction

On choisit de réaliser une décoction lorsqu’on utilise les parties plus dures des plantes. Cela peut concerner les plantes ligneuses (thym, romarin), les écorces (aubier de tilleul), les baies et les graines (fenouil) ou encore les feuilles coriaces (laurier). La décoction trouve aussi tout son intérêt si le but est de profiter des propriétés médicinales des tanins contenus dans certaines plantes.

La décoction consiste à mettre les plantes dans l’eau froide et à chauffer comme pour l’infusion. La différence tient au fait que pour extraire les principes actifs des parties dures de la plantes, il est nécessaire de porter à ébullition et de laisser bouillir pendant plusieurs minutes.

Le temps d’ébullition est très variable selon les plantes. Cela peut aller de 5 minutes pour l’écorce concassée de bourdaine à 30 minutes pour le rhizome de chiendent coupé. Parfois, la durée n’est pas indiquée en temps, mais par la quantité de liquide à évaporer. On dit par exemple : décoction avec évaporation d’un quart, d’un tiers, de la moitié, etc.

Si votre mélange de plantes contient à la fois des parties tendres et dures, il vous suffit de faire une décoction avec les parties dures et d’incorporer les parties tendres après avoir arrêté le feu.

Le principe de la macération à froid

La macération à froid est une tisane qu’on utilise pour les plantes dont les propriétés risquent de s’altérer sous l’effet de la chaleur, comme le cynorrhodon par exemple. Dans ce cas, le temps de macération devra être assez long pour permettre aux principes actifs de la plante de se diffuser. En règle générale, on place les plantes dans l’eau froide, on laisse macérer toute la nuit, on filtre et on boit.

Si ce n’est sa lenteur, la macération serait certainement davantage employée car elle permet d’obtenir les principes actifs solubles dans l’eau sans altération. En revanche elle a l’inconvénient d’être rapidement fermentescible. C’est pour cette raison qu’il faut boire la macération à froid assez rapidement. Notez au passage que même les infusions et les décoctions doivent être consommées dans les 24h.

De plus, dans le cas de la macération, le liquide extracteur peut également être de l’alcool, de l’huile, du vinaigre ou du vin. Tout dépend de la nature des principes actifs que l’on souhaite extraire de la plante. Cela permet dans ce cas de conserver les préparations beaucoup plus longtemps, comme c’est le cas pour les macérations médicinales appelées « teintures mères« .

Le choix de la simplicité

Tisane ou infusion ?

De nos jours, nous sommes nombreux à utiliser des tisanières et une version simplifiée de l’infusion. On se contente bien souvent de verser de l’eau frémissante sur les plantes et d’attendre 5 à 10 minutes avant de filtrer et de boire. Il ne faut pas s’en offusquer car tout dépend de l’objectif que l’on vise.

Si l’objectif est thérapeutique il vaut mieux être précis. L’art de tisanes médicinales suppose des connaissances approfondies et peut même s’avérer une science complexe. Savoir par exemple que les iridoïdes sont très sensibles à la chaleur ou que les tanins peuvent précipiter les mucilages d’autres plantes n’est pas une évidence en soi !

Cependant, dans le cadre des tisanes « plaisir », ce mode de préparation donne des résultats tout à fait satisfaisants, même si votre mélange comporte des graines, des racines ou des écorces. Vous pourrez privilégier la décoction pour obtenir des goûts plus prononcés.

Alors, tisane ou infusion ? A présent que vous savez la différence, dites-vous aussi que mieux vaux des tisanes préparées en tisanières que pas de tisanes du tout ! 🙂

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