L’aubépine pour un cœur au top !

Dans cet article, je vous propose de partir à la découverte de l’aubépine, la plante du cœur par excellence ! Cela est tellement vrai que ses propriétés sont utilisées dans plus de 200 médicaments. Je vous explique comment la reconnaître et comment l’utiliser dans le cadre de l’herboristerie familiale.

L’aubépine, aspects botaniques

L’aubépine est un arbrisseau épineux très commun dans toute l’Europe. Il appartient à la famille des rosacées. Il mesure en général 5 à 6 m de haut et peut vivre très longtemps, plus de 500 ans.

Si vous habitez en France dans le département de la Mayenne, sachez que vous pouvez observer une aubépine exceptionnelle. C’est même l’une des plus vieilles aubépines d’Europe. Un écrit de 1150 de l’ermite Bernard de Tiron signale l’arbre planté à côté de l’église comme fort ancien. Selon cet ermite, il « pourrait dater du IIIe siècle« . Cette aubépine exceptionnelle se trouve près de l’église de Saint-Mars-sur-la-Futaie.

L’aubépine de Saint-Mars-sur-la-Futaie

Un arbre discret qui se révèle au printemps

L’aubépine est un arbuste assez discret. Elle se mélange aux autres plantes dans les haies, les clairières et les lisières de forêt. C’est surtout en période de floraison que l’on remarque l’aubépine. A ce moment là elle se couvre d’une multitude de fleurs blanches ou roses en bouquet. Les fleurs sont presque inaccessibles à cause de la présence d’épines robustes et acérées. Elles possèdent 5 pétales et de nombreuses étamines. Elles sont très odorantes et très appréciées par les abeilles.

Les 2 espèces d’aubépine

Il existe deux espèces d’aubépines médicinales : l’aubépine commune (Crataegus laevigata) et l’aubépine à un style (Crataegus monogyna). Les deux espèces se  distinguent facilement en observant le système reproductif de la fleur.

Dans ce cas, une loupe de botaniste peut vous être utile. L’aubépine monogyna, comme son nom l’indique, possède un seul style. En botanique, le style d’une fleur d’angiospermes est l’organe, de longueur variable qui relie l’ovaire au stigmate. Le style ne contient pas d’ovules, ceux-ci étant limités à la région du gynécée appelée « ovaire ») Tandis que l’aubépine laevigata possède deux styles.

Les organes de la fleur

Des feuilles à 3 ou 5 lobes dentés

En dehors des périodes de floraison, vous pouvez reconnaître l’aubépine à la forme assez particulière de ses feuilles. Ce sont des feuilles caduques, alternes, brillantes. La couleur est vert vif sur la face supérieure et vert plus pâle sur la face inférieure. Elles sont profondément découpées et possèdent 5 lobes dentés pour l’aubépine monogyna. L’aubépine laevigata ne possède que trois lobes principaux.

A maturité, les fleurs vont produire des fruits : ce sont de petites boules rouge vif que l’on appelle les cenelles. C’est également un moyen de distinguer l’espèce. En effet, le fruit  de l’aubépine laevigata  renferme  plusieurs noyaux, tandis que celui  de l’aubépine monogyne n’en a qu’un seul. 

Vous pourrez également croiser une troisième espèce d’aubépine qu’on appelle, l’azerolier (Crataegus azarolus). Cette espèce est originaire du Proche-Orient, a été cultivée dans le Midi et  s’est parfois échappée dans la nature.  Ses fruits sont plus gros que ceux de nos aubépines indigènes et autrefois on en faisait des confitures fort appréciées.

Propriétés médicinales

Les deux espèces d’aubépines sont médicinales. L’aubépine était utilisée par les Grecs comme diurétique et pour soigner les calculs rénaux. Mais c’est pour sa capacité à améliorer les troubles du rythme cardiaque que la pharmacopée l’a retenue à partir du XVI e siècle.

Les fleurs d’aubépine forment un remarquable tonique du cœur et un antispasmodique efficace. Elles régularisent le rythme cardiaque et diminuent l’excitabilité du système nerveux. Ces propriétés sont dues aux flavonoïdes qui augmentent le flux sanguin vers le cœur en dilatant les artères coronaires.

Fleurs d'aubépine
Fleurs de l’aubépine

On cueille les fleurs au printemps et on les conserve, soigneusement séchées, toute l’année. L’action de la plante est lente à se faire sentir mais elle dure longtemps, même après l’arrêt du traitement. Et sans effet secondaire.

Employée avec de la passiflore et de la valériane, elle réduit les sentiments de peur et de nervosité. Elle atténue la perception exagérée des battements cardiaques et des palpitations lorsqu’aucune maladie cardiaque n’a été diagnostiquée.

Par ailleurs, des études montrent que l’aubépine abaisse le taux de cholestérol. Cet effet est sans doute également dû aux flavonoïdes, semblables à ceux des extraits de pépin et de peau de raisin.

Aujourd’hui, la plante connaît une grande vogue en Europe. Elle entre dans la composition de plus de deux cents préparations médicinales en France, en Allemagne, en Autriche et en Suisse

Récolte et stockage

Avant de vous lancer, pensez à enfiler des gants épais pour ne pas vous blesser aux épines robustes et acérées. La cueillette des fleurs (avril-mai) ou des sommités fleuries s’effectue au début de la floraison, lorsque les fleurs sont en boutons ou à peine écloses.

Si vous souhaitez profiter toute l’année de la tisane d’aubépine, séchez-la aussitôt, afin de préserver ses principes actifs, de préférence à l’ombre à une température ­inférieure à 35 °C.

Les fruits récoltés en septembre-octobre seront séchés de la même façon ou au déshydrateur.

En herboristerie familiale

Extrait hydroalcoolique pour le cœur

En cas de troubles cardiaques bénins, mais aussi de nervosité excessive ayant des répercussions sur le sommeil et sur la digestion, un extrait d’aubépine est une bonne solution.

Extrait hydroalcoolique d'aubépine

Triez et conservez les sommités fleuries en parfait état. Sans les rincer à l’eau, coupez-les en petits morceaux avec une paire de ciseau nettoyée à l’alcool. Déposez-les dans un bocal en verre teinté. Tassez. Recouvrez l’ensemble avec de l’alcool de fruits bio (titré à 45°) de manière à ce que la plante soit entièrement immergée.

Placez le récipient dans un endroit frais (mais pas au réfrigérateur), à l’abri de la lumière et laissez macérer durant trois semaines, en remuant régulièrement. Pressez la macération à travers un linge pour exprimer le suc des plantes, puis filtrez le liquide obtenu. Recueillez l’extrait hydroalcoolique dans des flacons opaques munis de compte-gouttes stérilisés à l’eau bouillante. Fermez et étiquetez vos flacons avec la date de fabrication. Conservation : au moins trois ans.

À savoir

En automne on peut réaliser un extrait hydroalcoolique avec les fruits. En le mélangeant avec celui des sommités fleuries vous obtiendrez une préparation encore plus efficace sur les troubles cardiaques.

Extrait hydroalcoolique de cenelles
Extrait hydroalcoolique de cenelles

Posologies

  • Troubles cardio-vasculaires (palpitations, hypertension ) : 30 à 40 gouttes dans de l’eau, 2 à 3 fois par jour, avant ou hors des repas. On peut l’associer à l’allopathie avec l’accord du médecin.
  • Nervosité, irritabilité, émotivité, spasmes (digestifs ou autres) dus au stress : 20 à 30 gouttes, 2 à 3 fois par jour.
  • Insomnies, bouffées de chaleur nocturnes : 30 gouttes 1 h 30 avant le coucher, puis 50 gouttes au coucher.
  • Syndrome métabolique (cholestérol, diabète non insulinodépendant) : 30 gouttes, 3 fois par jour, avant les repas. À chaque fois, faites des cures de trois semaines avec un arrêt d’une semaine.

Précautions

L’aubépine est à éviter en cas d’hypotension. D’autre part, à doses exagérées, elle peut entraîner de la fatigue, un ralentissement respiratoire et déprimer le système nerveux central.

Autres préparations à base d’aubépine

Tisane de fleurs

Qu’elles soient fraîches ou sèches, les sommités fleuries donnent une tisane très agréable à boire et efficace sur les mêmes indications que ci-dessus. Prévoyez 1 cuillère à café bombée par tasse (environ 150 ml) d’eau frémissante ; laissez ­­infuser 10  minutes avant de filtrer. Buvez 2 à 3 tasses par jour, dont une au coucher.

Tisane de fruits séchés

Utile contre les diarrhées et les maux de gorge. Faites une décoction de 5 minutes ou une infusion longue de 20 minutes avec 1 cuillère à soupe de fruits par tasse d’eau bouillante. Buvez 2 à 3 tasses par jour.


Nos sources pour rédiger cet article

Rappel important pour votre santé :

Les informations communiquées sur le blog herbagaia.com et concernant les plantes médicinales ne sont pas destinées à remplacer l’avis médical dispensé par un médecin, seul en mesure d’évaluer convenablement votre état de santé.

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