Comment utiliser les bourgeons de pin en gemmothérapie ?

Pins, sapins, épicéa… Quels bourgeons utiliser ?

Comment utiliser des bourgeons de pin en gemmothérapie ? La première question que vous risquez de vous poser après celle-ci, c’est quelle espèce de pin dois-je utiliser ? La question n’est pas anodine car le genre Pinus compte une centaine d’espèces différentes : Pin sylvestre, pin maritime, pin noir, pin des Alpes, pin parasol, le pin de Sibérie pour n’en citer que quelques uns !

En herboristerie, on utilise en général le pin sylvestre mais la bonne nouvelle, c’est qu’il est tout à fait possible d’utiliser les autres espèces de pins.

Dans son dictionnaire des plantes médicinales, Paul Victor Fournier nous précise en effet que pour un usage médicinal, il est inutile de distinguer les différentes espèces de pins.

Selon les régions et les pays, on utilise aussi les bourgeons de sapin, de mélèze, d’épicéa. Ils sont tous intéressants pour l’herboristerie familiale. Vous pouvez reconnaître facilement les pins grâce à leurs aiguilles implantées par groupe de 2 à 5. Chez le sapin, vous remarquerez que ces aiguilles sont insérées une par une sur les branches.

La grande famille des pins

Pour ma part, j’utilise les bourgeons du pin d’Alep, car c’est celui qui pousse près de chez moi.

Le pin d’Alep est le pin typique de la méditerranée. Il ne pousse pas au-delà de 900 m d’altitude et forme de grandes forêts dans le midi de la France. Si vous voulez en savoir plus sur ce pin en particulier, vous pouvez cliquer sur ce lien :

Le pin : description botanique et propriétés

Cueillette des bourgeons de pin

La cueillette se fait en général à la fin de la période de dormance, autour de février/mars en fonction des régions. Le bourgeon doit être encore souple, un peu collant, non épanoui. Pour votre récolte, privilégiez les zones non pollués bien sûr, loin des routes.

Agissez toujours dans le respect de la plante

Veillez à ne prélever que la stricte quantité de bourgeons dont vous aurez besoin. Par exemple, pour réaliser un macérat glycériné que je développe un peu plus loin et que vous pourrez conserver plusieurs années, quelques grammes suffisent.

Par principe, on ne ramasse que sur les branches basses pour ne pas empêcher l’arbre de se développer vers le haut et lui laisser la possibilité d’aller chercher la lumière.

Ne récoltez jamais plus d’1/3 de bourgeons sur une même plante… sinon pas de fleurs ni de fruits…Enfin, attendez trois ans avant de revenir cueillir sur un même arbre.

Les propriétés du bourgeon de pin

Comme je l’ai mentionné un peu plus haut, la pharmacie utilise en théorie les bourgeons de pin sylvestre, mais il est possible d’utiliser tous les autres pins. L’herboristerie utilise moins les bourgeons de sapin en raison de leur petite taille, mais ils sont tout aussi intéressants.

Les bourgeons de pins contiennent de nombreux éléments, dont des oléorésine, flavonoïdes, monoterpènes, et esters terpéniques. Ces éléments leur confèrent des propriétés intéressantes pour les maladies pulmonaires, les inflammations articulaires et les infections urinaires.

Bourgeons de pin : utilisation en gemmothérapie

Le macérat glycériné que je vous propose de préparer agit comme protecteur des articulations et du cartilage. Il est utilisé pour combattre le rhumatisme, les inflammations douloureuses, la sensibilité à l’humidité, les douleurs des grosses articulations (genou, hanche) chez les personnes âgées. Il participe à la protection de l’os (ostéoporose, fractures).

A noter que le macérat glycériné de bourgeons de pins se réalise traditionnellement avec le pin de montagne (Pinus montana). Suivant les conseil de Paul Victor Fournier, je le réalise avec le pin qui est le plus proche de mon lieu d’habitation, c’est à dire le pin d’Alep.

Le principe de la gemmothérapie

Ce paragraphe mériterait en soi un article bien plus détaillé mais il est intéressant de se rappeler les points essentiels qui constituent la base de la gemmothérapie avant de se lancer dans une préparation.

La gemmothérapie est une médecine non conventionnelle fondée par le docteur Pol Henry, homéopathe Belge (1918 – 1988). Ce médecin a mis au point une technique d’extraction propre aux tissus embryonnaires des plantes : les méristèmes.

Le méristème est un tissu indifférencié qui peut produire tous les organes de la plantes : feuilles, fleurs, rameaux, etc. Son développement dépend de l’information qu’il va recevoir sous la forme d’une hormone végétale. C’est pour cette raison qu’un bourgeon possède un spectre d’action plus vaste que chacune des parties de la plante prise isolément.

Les deux formes galéniques de la gemmothérapie

Il existe deux formes galéniques en gemmothérapie : celle du docteur Pol Henry (que j’utilise ici) et celle du macérat glycériné 1 DH, inscrit à la pharmacopée française. La différence essentielle est liée au fait que le macérat glycériné au 1 DH est dilué à la première décimale.

Dans l’école Belge, il n’y a pas de dilution homéopathique et la préparation se consomme concentrée, avec une posologie adaptée, bien évidemment.

Préparation du macérat glycériné de bourgeons de pin selon la technique du Docteur Pol-Henry

Avant de commencer la cueillette, préparez votre solvant

Trois solvant sont utilisés pour la gemmothérapie :

1. La glycérine (propane 1,2,3,triol). Il s’agit d’un liquide visqueux et incolore que l’on trouve dans la nature sous forme d’esters dans les huiles, graisses animales ou végétales. La glycérine végétale est un sous-produit de la saponification de l’huile d’olive, de palme ou de colza.
2. L’eau pure : choisissez une eau de source.
3. L’alcool à 90° : veillez à utiliser un alcool non modifié et consommable par voie interne.

Faites un mélange en masse égale de ces trois solvants : 33% d’eau, 33% d’alcool et 33% de glycérine. Attention, la différence de densité entre ces trois solvants rend l’usage d’une balance obligatoire. Vous ne pouvez pas vous contenter d’un bec verseur de mesure de volume. Au besoin, voici la table de conversion poids/volume que vous pouvez utiliser :

• Eau : 1 litre = 1 kg d’eau
• Alcool : 1 litre = 0,840g d’alcool
• Glycérine : 1 litre = 1,3 kg de glycérine

Je vous conseille de préparer votre solvant, avant de vous rendre sur le terrain pour la cueillette. Dans la mesure du possible, vous mettrez vos bourgeons à macérer directement sur le lieu de la cueillette. En effet, les bourgeons doivent être mis à macérer le plus tôt possible après la cueillette pour un effet optimal.

La réalisation du macérat de bourgeons de pin

La concentration en bourgeons placés en macération est de 10% de matière sèche à ajouter au solvant.

On considère par ailleurs que le poids des bourgeons secs est équivalent à un quart du poids des bourgeons frais.

Bon, je sais, cela commence à ressembler à un exercice de math et vous rappelle peut-être de mauvais souvenirs :-).

Alors prenons un exemple pour être plus clair :

• 16g de bourgeons de pin frais = 4g de bourgeons de pin secs
• Il faudra donc ajouter 4×10 = 40g de solvant

Ces 40g de solvant seront constitués de 13,33g de glycérine (40/3), 13,33g d’alcool et 13,33g d’eau.

Posologie du macérat concentré Pol-henry

• 2 à 3 gouttes 3 fois par jour
• 5 à 10 gouttes 1 fois par jour
• Maxi : 30 gouttes par jour

Enfants < 7 ans : 50% des doses indiquées

Utiliser en cure de 3 semaines, avec 1 semaine d’arrêt entre deux périodes de cure, si celle-ci doit être renouvelée.

En aucun cas les informations et conseils proposés sur le blog herbagaia.com ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin , seul en mesure d’évaluer convenablement votre état de santé.

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