Avant d’oser parti à la cueillette des des plantes sauvages, la plupart d’entre nous se pose de nombreuses questions. J’essaie ici de vous apporter quelques réponses et de vous donner quelques Conseils utiles. N’hésitez pas à me poser d’autres questions et j’y répondrai avec plaisir si je peux le faire.
Choisir son lieu de cueillette des plantes sauvages
Un des éléments importants lorsque l’on s’apprête à cueillir est de bien choisir son lieu de cueillette et cela pour plusieurs raisons.
Espaces protégés et propriété
La première, c’est que dans certains lieux, la plante peut être protégée et donc interdite à la cueillette (cf réserves naturelles, listes des espèces protégées…).
La deuxième, c’est que les produits du sol n’appartiennent qu’à leur propriétaire. Donc la cueillette de végétaux non cultivés constitue une tolérance et non un droit, même sur les propriétés du domaine public.
Eviter les risques de pollution
D’autre part, le lieu de cueillette doit être « sain ». En effet, les plantes absorbant les polluants auxquelles elles sont exposées, il nous faudra éviter de cueillir aux bords :
- des routes,
- des aires industrielles,
- des décharges,
- des zones de cultures si nous ne sommes pas certains que les cultures en question ne subissent pas de traitements phytosanitaires,
- des pâturages , à cause du risque parasitaire.
Ce dernier existe, d’autant plus que la plante est proche du sol, moins de 50 centimètres, car ces parasites sont le plus souvent transmis par les excréments d’animaux (renards, chien, mouton…). Parmi les infections parasitaires les plus courants, nous pouvons citer l’échinococcose, la distomatose, la toxoplasmose…
Le lavage des végétaux ne suffit pas à éliminer les parasites. La cuisson à plus de 60° pendant au moins 30 min le peut.
Donc évitez de ramasser des salades sur des terrains fréquentés, souillés par des animaux ou des sites pollués. Dans les secteurs d’élevage, consommez les légumes cuits. Cueillez si possible sur des terrains en pente où il est plus difficile pour les animaux de déposer leurs excréments.
Bien identifier la plante avant de la cueillir
C’est la chose obligatoire pour faire une cueillette responsable et en toute sécurité : identifier la plante.
les risques d’une mauvaise identification
La première raison de cette identification est d’éliminer tout risque toxicologique. il faut être certain d’avoir identifié la plante pour être certain qu’elle ne soit pas toxique et qu’elle soit consommable.
L’identification de la plante permet aussi de s’assurer que cette dernière n’est pas protégée. En effet, de nombreuses plantes ont dû être protégées du fait de leur rareté, rareté due à plusieurs facteurs tel que la diminution de leur écosystème.
Les outils de l’identification
Il existe les flores, bien évidemment et de nombreux sites Internet dédiés à la reconnaissance des plantes. Le but de cet article n’est pas de les détailler, mais voici deux premiers sites qui peuvent vous être utiles :
Pour connaitre les plantes protégées de votre région, vous pouvez vous rendre sur le site de l’INPN et choisir votre région:
https://inpn.mnhn.fr/reglementation/protection/listeProtections/regional
Un autre moyen est de consulter la fiche botanique de la plante concernée sur le site de TelaBotanica, vous y trouverez les statuts de protection de la plante.
Quelle quantité de plantes sauvages puis-je prélever ?
Cela va dépendre de votre usage.
Si nous souhaitons bénéficier d’un maximum de propriétés des plantes, il ne faut se rappeler que :
- la plante séchée ne sera conservée qu’un an.
- Idem pour un macérât huileux.
- L’alcoolature 5 ans.
Demandez-vous aussi de quelle quantité votre foyer aura-t-il besoin, même pour une année.
Je me suis retrouvée dans ce cas avec le millepertuis. Je pensais ne pas en avoir transformé suffisamment. Cependant comme ce dernier est photosensibilisant, je n’ai pas trop d’occasion de l’utiliser. Par contre, je suis trop heureuse de l’avoir à chacune de mes brûlures
Quelques règles de base
La quantité dépendra aussi de la partie de la plante que vous prélevez. Si vous ramassez la racine, la plante sera détruite. Par contre si vous ne prélevez que la partie verte des rameaux, sur un plant de thym par exemple, vous ne prélevez que ce que la plante a produit dans l’année. Attention, si vous prélevez les fleurs, la plante ne se reproduira pas.
Enfin, le point à ne jamais perdre de vue si l’on a l’intention de faire une cueillette abondante : quelle quantité puis-je prélever sur la station sans la détériorer ? C’est à dire quelle quantité puis-je prendre tout en permettant à la plante de se reproduire.
Savoir varier les lieux de prélèvement
Donc, il faut choisir un lieu de cueillette où la plante est fortement présente et ensuite ne pas prélever plus d’un tiers de la station. En écrivant cela, ça me parait énorme, beaucoup trop. En fait, ce fameux 1/3 s’applique plutôt à des cueilleurs professionnels. Pour un amateur, en choisissant bien la saison de la cueillette, nous ne devrions pas avoir à prélever plus d’un dixième de la station. Mais dites-nous quelle est votre expérience à la matière ?
Personnellement si 1/3 de la station ne suffit pas à ma cueillette, je change de lieu. Et donc, on peut revenir bredouille d’une sortie cueillette si l’on s’y prend trop tard 🙂 . Une petite déception, mais une belle balade au milieu de cette nature apaisante et revigorante est déjà un cadeau, non?
N’oubliez pas bien également de varier vos lieux de cueillette.
Le matériel pour récolter les plantes sauvages
Couper et se protéger
Pour tailler, il vous faudra un objet tranchant bien aiguisé afin de faciliter la cueillette et d’épargner de trop grandes blessures à la plante : un sécateur, un couteau, une paire de ciseaux.
De quoi se protéger si besoin : chapeau contre le soleil, gants pour les personnes le préférant, pantalon long pour éviter les éraflures.
Comment transporter les plantes récoltées ?
Pour la récolte et le transport, un panier en osier qui aura l’avantage de ne pas écraser la récolte.
Certaines personnes récoltent avec un sac autour des épaules mais de simple sacs en papier peuvent faire l’affaire pour démarrer.
Dans tous les cas, il faudra éviter les sacs en plastique dans lesquels les plantes chauffent et noircissent. Pour les mêmes raisons, il faut aussi éviter de laisser les plantes exposées au soleil pendant le trajet retour. Il vaut mieux trouver un moyen immédiat pour protéger la récolte sans l’écraser.
Prévoyez plusieurs contenant si la récolte est multiple.
Personnellement, je réutilise beaucoup les sacs en papier ou en tissu et quand la récolte n’est pas fragile je les glisse dans un sac à dos où elles ne seront pas serrées le temps du retour.
Pour les récoltes fragiles, j’équipe mon vélo d’un panier à l’avant. je n’ai plus qu’à protéger les plantes du soleil avec un tissu et des nids de poule 🙂
Vous l’aurez compris, mes stations préférées sont un peu éloignée de chez nous :-).
Un aspect important pour la cueillette: la météo
Pour une préparation non alimentaire, il est important que la plante soit la moins humide possible.
Choisissez une belle journée ensoleillée et cueillez à partir de 11h par exemple. Evitez le matin très tôt lorsque la rosée recouvre les plantes.
Que faire en arrivant à la maison ?
Vous pouvez étaler votre cueillette sur une table pour vérifier une dernière fois les plantes et également laisser s’échapper les petites bêtes.
Si c’est pour une consommation alimentaire : lavez soigneusement votre récolte.
- Brassez à grande eau et laissez tremper un maximum de temps dans une eau vinaigrée. Puis rincez et essorez bien.
- Epluchez les légumes si possible.
Pour les autres usages, les traitements post cueillettes seront détaillés dans les explications de la préparation.
Savoir remercier
Le moment de la cueillette est pour moi un moment d’échange avec la nature. Cette cueillette nous permet de découvrir ses merveilles, ne vous en privez pas : écoutez, humez, touchez, goûter, regardez !
C’est aussi un moment d’intense présence que nous pourrions comparer à une méditation. Présence à cette nature qui nous entoure, à la plante que nous cueillons, présence à notre geste.
Si vous êtes sensible à la beauté et la générosité, je pense que le fait de remercier la plante pour le don qu’elle vous fait vous parlera.
J’ai même un ami bucheron qui explique son geste à charque arbre qu’il doit abattre (arbre malade, besoin de laisser de la place à ses jeune congénères, …) et lui demande la permission avant de le faire.
De nombreuses communautés pratiquent encore ce type de remerciement. C’est le cas dans la culture andine ou les descendants des incas font encore des cérémonie d’offrandes à la Pachamama, la terre nourricière. Une belle façon de la remercier pour tout ce qu’elle n’a de cesse de nous offrir ! 🙂
Merci beaucoup pour ce rappel au remerciement. Très bon écrit, beaucoup de plaisir à vous lire !