Comment réaliser un onguent cicatrisant de consoude ?

Si la consoude porte ce nom, c’est qu’elle est connue depuis toujours pour sa capacité à consolider les fractures et à souder les plaies. Sa racine renferme un mucilage contenant de l’allantoïne, une substance capable d’assainir les blessures purulentes. Dans cet article, je vous explique comment réaliser un onguent cicatrisant de consoude.

La consoude, présentation générale

  • Nom latin : Symphytum officinale
  • Famille : Boraginacées
  • Autres noms : herbe à la coupure, oreilles d’ânes, langue de vache, oreille de vaches, herbe aux charpentiers, consyre, grande consyre, etc.

La grande consoude est une plante vivace de 40 à 120 cm de haut, commune aux bords des ruisseaux, des fossés, des prairies marécageuses de toute l’Europe, excepté dans le Sud où elle est plus rare.

Ses feuilles rêches comme la langue des chats sont entières, ovales-lancéolées. Les feuilles inférieures embrassent la tige et les supérieures possèdent un pétiole. Les feuilles situées au pied de la plante, peuvent atteindre, pour plus de 1m de long. Ses racines sont des rhizomes noirâtres épais de 1 à 2 cm et longs de 25 à 30 cm.

Ses fleurs en cloche sont de couleur violette, rose ou blanche. Elle s’épanouissent en cymes scorpioïdes de mai à juillet. La consoude est une fleur mellifère que les abeilles visitent à partir du moment où les bourdons ont percé les corolles.

La consoude, un peu d’histoire

On utilise la grande consoude comme vulnéraire depuis l’antiquité. Dioscoride, au 1er siècle de notre ère, et Galien, au 2ième siècle, la préconisaient déjà pour refermer les plaies et arrêter les hémorragies.

Au moyen âge, Hildegarde de Bingen la mentionne et la préconise pour des cas de membres fracturés et pour les plaies suppurantes.

A la renaissance, le médecin français Jean Fernel a élaboré un célèbre sirop à base de consoude qui a longtemps servi à combattre les diarrhées, les hémorragies et affections des voies respiratoires. Vous pouvez retrouver sa recette 4 fois centenaire, réalisée à partir de plantes fraiches en suivant ce lien :

Sirop de Fernel.

Au début du 20ième siècle, les scientifiques ont réussi à identifier l’allantoïne comme substance responsable de ses propriétés vulnéraires.

Les propriétés médicinales de la consoude

Partie utilisée et récolte

La racine se récolte à l’automne et de janvier à mars, les feuilles en été.

Racine de consoude

Les propriétés médicinales de la consoude se concentrent surtout dans ses racines, bien que les feuilles et les fleurs soient aussi employées comme plante émolliente. Cette racine épaisse ressemble à une corne et les herboristes la stockent sous forme de petits tronçons.

L’usage interne de la racine de consoude est à limiter

Autrefois, on utilisait la racine de consoude en décoction, contre les crachements de sang, les ulcères stomacaux et intestinaux, et pour réfréner les diarrhées rebelles. Cependant, cet usage par voie orale a été abandonné, à cause de la présence d’alcaloïdes pyrrolizidiniques, potentiellement hépatotoxiques, surtout à fortes doses et en usage prolongé.

De même, l’usage des feuilles de consoude, que certains mangent en salade ou en soupe lorsqu’elles sont jeunes doit être limité.

L’usage externe de la consoude

C’est surtout en usage externe que la consoude est appréciée. Les cataplasmes de racine fraîche écrasée soignent les contusion, les articulations goutteuses et soulagent les escarres. L’action de la consoude sur les plaies infectées entraîne la disparition progressive du pus et aide à la cicatrisation.

Appliquée sur des brûlures légères, la pulpe fraiche de consoude procure un soulagement rapide. Elle calme et cicatrise les gerçures des seins. Les nourrices, autrefois, pratiquaient une cavité de la taille d’un dé à coudre dans une racine fraiche de consoude et y introduisaient le mamelon gercé. La médecine homéopathique emploie la consoude contre les contusions, les lésions oculaires, les ulcères de l’estomac et les hémorroïdes.

Onguent cicatrisant de consoude

La consoude, comme nous l’avons vu, a la capacité de ressouder les fêlures et les cassures. Elle agit sur les os, le cartilage et, d’une manière générale, sur tout tissu abîmé, peau et muqueuses incluses. Vous pouvez donc l’utiliser si vous avez reçu un choc aux os ou au cartilage. Mais attention, il faut veiller à ce que l’os soit en place avant d’appliquer la plante ou il pourrait se ressouder de travers.

Comme il n’est pas toujours évident d’avoir une racine fraiche de consoude sous la main, une bonne solution consiste à se fabriquer un onguent, disponible tout au long de l’année. Un onguent est une préparation grasse faite à partir du macérat huileux de la plante et de cire d’abeille.

Macérat et onguent de consoude
Macérat et onguent de consoude

Fabriquer un macérat huileux de consoude : la méthode traditionnelle

Pour fabriquer l’onguent, vous devez disposer d’un macérat huileux de consoude. Celui-ci peut se faire en plongeant des racines de consoude hachées dans un bocal d’huile végétale que vous exposez ensuite au soleil, durant 3 semaines, en prenant soin de remuer un peu chaque jour. personnellement, je vous recommande de couvrir votre bocal d’un papier kraft, en particulier si vous habitez une région très ensoleillée.

Fabriquer un macérat huileux de consoude : la méthode « traditionnelle « rapide »

Lavez à l’eau tiède environ 100 g de racine de consoude fraîche et laissez sécher 24h. Coupez la racine en petit morceau et/ou hachez la puis mettez la à tremper dans 250 ml d’huile végétale bio (olive ou tournesol). Chauffez l’ensemble au bain-marie pendant une bonne heure en veillant à ne pas dépasser 50 à 60°, puis laissez refroidir et laissez macérer quelques heures, à proximité d’une source de chaleur. Filtrez par expression à l’aide d’un linge fin. Remplissez un flacon en verre opaque préalablement stérilisé à l’eau bouillante.

Si vous souhaitez conserver une partie de ce macérat, ajoutez-y 15 gouttes d’huile essentielle (lavande, romarin, etc.) ou 15 gouttes de vitamine E pour 100 ml de préparation. Etiquetez votre flacon en mentionnant le nom de la préparation ainsi que sa date de fabrication. Vous pouvez conserver votre macérat pendant 1 à 2 ans.

Préparation de l’onguent de consoude

Dans un récipient qui va passer au bain marie :

  • Mettre 100 ml de macérat huileux de consoude.
  • Ajouter 8 g de cire d’abeille.
  • Faire chauffer doucement au bain marie de façon à faire fondre la cire.
  • Dès que le mélange est homogène, versez dans vos pots.
  • Conservation (option) : une fois que l’onguent  commence à prendre (un fin anneau de cire apparaît sur le bord du pot) ajoutez 10 gouttes de vitamine E ou 10 gouttes d’huile essentielle de lavande vraie.
  • Remuez à l’aide du manche d’une petite cuillère ou d’une baguette en bois.
  • Laissez les onguents refroidir sans couvrir les pots.
  • Lorsque les onguents sont froids, vous pouvez mettre les couvercles et fermer.
  • Etiquetez les pots avec le nom de la plante et la date.
  • Stockez vos pots dans un endroit frais, sec et à l’abri de la lumière.

    Utilisation de l’onguent de consoude

    Appliquez votre onguent sur la zone traumatisée plusieurs fois par jour. Ne pas appliquer plus de trois jours ni sur une plaie non nettoyée.

    Durée de conservation de l’onguent de consoude

    Votre onguent pourra se conserver jusqu’à 2 à 3 ans dans un endroit frais, sec et à l’abri de la lumière. La meilleure façon de vérifier si votre onguent est toujours bon est d’en étaler une petite quantité sur le dos de la main et de sentir. S’il y a une petite odeur d’huile rancie, cela signifie qu’il est temps pour vous d’en préparer un nouveau. 

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