Voici une plante aux nombreuses vertus : antidépresseur, antiseptique, astringent, cicatrisant. Le millepertuis est une plante qui a le pouvoir d’inonder le cœur et l’âme de soleil, elle aide à chasser le spleen et les idées noires.
Dans cet article, je vous propose de la découvrir et d’apprendre à la reconnaître. J’ajouterai également des liens pour partager avec vous quelques idées de recettes. En effet, vous pouvez préparer le millepertuis sous forme d’infusion, de vin médicinal, de teinture mère ou encore sous la forme de la célèbre huile rouge, très efficace pour soigner les coups de soleil et les brûlures du premier degré. A ce sujet, la faculté de médecine de Montpellier (la plus ancienne faculté de médecine au monde) considérait déjà au 13ème siècle le millepertuis comme le plus puissant des vulnéraires.
Ce que nous disent les noms populaires du millepertuis
J’aime beaucoup regarder le nom vernaculaire des plantes. Souvent, ces noms populaires nous renseignent sur l’aspect ou l’usage de la plante avant même de les avoir étudié. Le millepertuis (Hypericum perforatum, de son nom scientifique) n’échappe pas à la règle. Ainsi, selon les époques et les régions, le millepertuis s’est vu affublé de nombreux noms. Je vous propose d’en découvrir quelques uns :
On appelle aussi le millepertuis « herbe percée » ou « herbe à mille trous » car les feuilles, vues par transparence semblent percées d’une multitude de petits trous. Nous verrons plus loin qu’il ne s’agit que d’une illusion !
Le millepertuis s’appelle aussi « l’herbe aux mille vertus », ce qui laisse présager de l’intérêt que la tradition lui a accordé. Plus surprenant, on l’appelle aussi le « chasse diable ».
Depuis le moyen âge, le millepertuis fait l’objet de nombreuses superstitions. On lui attribuait le pouvoir de chasser les mauvais esprits, d’où son ancien nom Fuga Daemonum (chasse diable). Le millepertuis entrait dans de nombreux rituels d’exorcismes et on avait pour habitude de le suspendre dans les maisons pour les protéger.
Un anti déprime naturel !
Je vous ai dit plus haut que le millepertuis possédait la propriété de chasser les idées noires et de lutter contre l’état dépressif. Cependant, au moyen âge, on parlait plus volontiers de « possession » que de « dépression ». Le caractère « antidépresseur » du millepertuis a été confirmé depuis par la science. On sait aujourd’hui que le millepertuis et riche en hypéricine et en tanins polyphénoliques dérivés qui lui confèrent son action antidépressive. En Allemagne, la plante est officiellement reconnue comme un antidépresseur naturel efficace.
Un dernier nom (même s’il en existe d’autres) pour désigner le millepertuis : l’herbe de la Saint-Jean. Ce nom est dû au fait que le millepertuis est une herbe qui s’épanouit particulièrement lors du solstice d’été. Dans la tradition, la cueillette doit se faire le 24 juin à midi, pour la Saint-Jean Baptiste, à condition que le temps le permette.
Comment reconnaître le millepertuis ?
Le genre Hypericum comporte 400 espèces. Et selon Paul-Victor Fournier, les millepertuis constituent une tribue de plantes berbacées à fleurs jaunes à travers lesquelles, même le botaniste expérimenté éprouve de la peine à se retrouver. Heureusement, comme on leur prête à tous les mêmes propriétés, nous allons nous concentrer sur l’espèce la plus commune et qui est présente partout en Europe, Afrique septentrionale et Asie occidentale : Hypericum Perforatum de la famille des Hypericacées.
L’habitat du Millepertuis
Excellente nouvelle : Le millepertuis est prolifique et vous devriez en trouver facilement près de chez vous ! On le trouve dans les prairies, en bord de chemins, dans les bois clairs et assez lumineux. Il peut grimper jusqu’à 2000 mètres d’altitude, il aime le soleil ainsi que les sols drainés, calcaires et relativement secs.
Description botanique du millepertuis
C’est une herbacée vivace de 40 à 90 cm. La plante possède une tige raide avec de nombreuses ramifications, surtout dans la partie haute. Cette tige comporte 2 fines ailettes opposées, les feuilles sont sessiles, ovales et ponctuées de « trous » sur toute la surface. Il s’agit en fait de poches à essence translucides qui n’ont que l’aspect de trous et qui ont valu au millepertuis son appellation « d’herbe à mille trous« . Cet exemple montre que les noms populaires peuvent aussi parfois nous induire en erreur ! 🙂
Les fleurs du millepertuis sont jaune d’or. Elles possèdent 5 pétales qui forment comme une roue. Un côté des pétales est à bord lisse tandis que l’autre est bordé de franges de petits poils. Les étamines sont nombreuses. Chaque fleur en possède entre 50 et 60, disposées en 3 faisceaux.
Sur le calice et les pétales, on remarque de petits points noirs qui sont en réalité des glandes qui contiennent un suc rouge brunâtre que l’on peut exprimer facilement lorsqu’on pince la fleur.
La récolte du millepertuis
On récolte le millepertuis à la floraison. Il possède alors une saveur amère, un peu astringente et un peu salée. Ecrasé entre les doigt, il dégage une odeur aromatique et résineuse. Il est possible d’utiliser les fleurs fraiches pour fabriquer l’huile de millepertuis. Il est également possible de faire sécher les sommités fleuries sous forme de bouquets suspendus à des cordes ou en les étalant sur des claies placées dans le noir. Si la dessication est bien menée, les fleurs conserveront leur couleur.
Les principes actifs et les propriétés du millepertuis
En plus de l’hypéricine déjà citée, le millepertuis contient une essence à faible dose (0,2%) qui est fortement antiseptique. Il est également riche en tanins qui le rendent astringent et cicatrisant. Il possède des dérivés flavoniques aux propriétés cholagogues (action sur la bile).
Paul-Victor Fournier dresse une liste impressionnante des propriétés des sommités fleuries du Millepertuis : stimulant balsamique, digestif, cholagogue, nervin, aseptisant urinaire, diurétique, anti catarrhal, astringent, fortifiant des voies respiratoires, tonique utérin, plus ou moins vermifuge et fébrifuge et en externe, un vulnéraire indiscutable.
Ainsi, on emploie ces sommités fleuries contre la perte d’appétit, les lourdeurs d’estomac, la diarrhée, la dysenterie, les coliques hépatiques et néphrétiques, la jaunisse, l’hydropisie, la gravelle, les catarrhes pulmonaires et stomacaux, la phtisie débutante, l’asthme humide, les points de côté, la chlorose, l’hystérie, l’épilepsie, les convulsions, les désordres nerveux, les céphalalgies nerveuses, les migraines, la sciatique, les névralgies faciales, les hémorroïdes, les vers intestinaux, les fièvres intermittentes, l’aménorrhée, la dysménorrhée, et les divers troubles de la menstruation avec leur cortège de malaise (migraines entre autre), la leucorrhée, etc.
On comprend mieux pourquoi on appelle le millepertuis « l’herbe aux mille vertus » !
Précautions particulières et contre indications
Au delà de cette « liste à la Prévert », il est facile d’utiliser le millepertuis avec quelques préparations simples pour soigner les brûlures et les coups de soleil, ou encore pour lutter contre une déprime passagère.
Cependant, l’hypéricine contenue dans la plante est photosensibilisante. Il faut donc éviter d’utiliser le millepertuis aussi bien par voie interne qu’externe si on doit s’exposer au soleil
Le millepertuis est contre indiqué avec certains médicaments, notamment les antidépresseurs et les antivitamine K.
Comme pour toutes les plantes décrites dans ce blog, en cas de doute, la sagesse nous recommande de consulter un médecin ! 🙂
Nos recettes à base de millepertuis (liens à venir)
- La tisane anti-morosité
- La teinture mère de millepertuis (antalgique, antiseptique, cicatrisante et anti déprime)
- L’huile rouge de millepertuis (cicatrisante et régénératrice en externe, sédative et antidépressive en interne)