La mélisse est connue pour ses vertus digestives et relaxantes. C’est une plante que l’on appelle parfois citronnelle ou herbe au citron en raison de son parfum très caractéristique.
Dans cet article, je vous en fais une petite description botanique, je vous dis quelques mots sur son histoire, sur la façon de la cultiver, de la récolter, sur ses propriétés médicinales et je vous indique de quelle façon, vous pouvez utiliser la mélisse en herboristerie familiale !
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Origine et histoire de la mélisse
La mélisse est originaire du Moyen-Orient. Son nom vient du grec melissa signifiant « feuille à abeille », parce que les abeilles sont très attirées par son parfum citronné et elles se bousculent littéralement pour butiner ses fleurs.
Elle a été introduite en Espagne au VIIe siècle par les arabes qui affirmaient qu’elle fortifiait les nerfs et apportait la gaieté. D’ailleurs, Avicenne, l’un des plus grands médecins arabe du moyen-âge disait que la mélisse « met le cœur et l’esprit en fête».
La plante s’est répandue dans les régions méditerranéennes où on l’a cultivée pour ses usages médicinaux et culinaires. Durant le Moyen-âge et à la Renaissance, la mélisse était des constituants principaux des fameux « élixirs de vie » ou « élixirs de santé élaborés dans certains monastères.
La mélisse entrait dans la composition de liqueur comme la bénédictine et la chartreuse ou encore la célèbre eau de mélisse des Carmes, créée en 1611 et dont je vous dévoile la recette dans cet article !
Aspects botaniques
La mélisse (Melissa officinalis) possède des tiges carrées. Ces tiges carrées sont d’ailleurs l’une des caractéristiques de la famille des lamiacées à laquelle elle appartient.
Elle est haute de 30 à 80 cm en fonction de la richesse du terrain. Les feuilles possèdent un pétiole, elles sont opposées décussées (autres caractéristique de la famille des Lamiacées). Elles sont ovales, bordées de nombreuses dents et le limbe est légèrement gaufré. Le toucher est rugueux et ces feuilles exhalent un parfum doux et citronné quand on les froisse.
Les fleurs apparaissent en juin. Elles sont labiées, c’est-à-dire formées de 2 lèvres, ce qui constitue une 3ième caractéristique de la famille des Lamiacées. Elles forment des grappes terminales serrées. La corolle est blanche légèrement marbrée de rose pâle.
Le fruit est un tétrakène -formé de 4 éléments ovoïdes. Le tétrakène est un groupe de 4 akènes issu d’un ovaire à 2 carpelles possédant chacun 2 loges grâce à la présence d’une fausse cloison.
Conseils de culture
Si vous possédez un jardin, il est très facile de cultiver la mélisse. C’est une plante vivace très résistante qui peut rester longtemps en place. Elle disparaît avec les premières gelées et revient au printemps.
Cette vivace apprécie le plein soleil et elle est peu exigeante. Elle se contente d’un sol léger, bien drainé et relativement pauvre. Mais, elle se développe aussi bien à l’ombre dans un coin humide et une terre riche.
Vous pouvez la semez au printemps ou à la fin de l’été et après cela, vous pouvez la laissez se débrouiller seule. Elle n’aura besoin d’arrosage que par temps chaud et sec.
Je vous conseille de la tailler aussitôt après la floraison : elle aura de nouveau de belles feuilles en fin d’été. Cela permettra aussi de limiter les semis spontanés, si vous voulez éviter qu’elle ne prenne trop de place.
Récolte
On cueille toutes les parties aériennes de la mélisse en début de floraison, le matin après dissipation de la rosée, (de juin à la mi-août selon les régions). On sèche la mélisse à l’ombre sur des claies, en couche mince ou en bouquet suspendus.
La plante ne doit ni noircir ni jaunir et conserver une odeur au froissement près dessiccation. On peut la conserver dans des sachets de papier kraft bien fermés, dans des endroits secs et aérés. Il faut renouveler le stock chaque année.
La mélisse en cuisine
Autrefois, la mélisse était aussi considérée comme un bon légume. Le jardinier de Louis XIV, Jean-Baptiste de La Quintinie, écrit ainsi : « La feuille, quand elle est tendre, fait partie des fournitures de salade».
Donc, vous pouvez tout à fait utiliser la mélisse en cuisine. Les feuilles fraîches hachées permettent d’aromatiser les salades, les poissons, les marinages, les soupes, les œufs, ou certains desserts.
On peut aussi se servir de la mélisse pour composer des boissons d’été rafraichissants. Vous pouvez l’associer à la menthe, au jus d’orange ou simplement à de l’eau sucrée. N’hésitez pas à faire des tests ! 🙂
Propriétés médicinales de la mélisse
La mélisse est une plante populaire par excellence. Elle fait partie de la pharmacopée universelle depuis la Grèce antique, cependant les pharmacologues modernes l’ont peu étudié jusqu’à une date assez récente.
Au cours de ces dernières années, les chercheurs du monde entier se sont intéressés à la mélisse, non seulement parce qu’elle entre dans la composition de nombreux remèdes traditionnels, mais surtout parce qu’elle semble receler de nombreuses propriétés jusqu’ici inconnues, en particulier dans le traitement des dysfonctionnements thyroïdiens, des ulcères et même du sida.
Traditionnellement, on utilise la mélisse pour son action sur le système nerveux. C’est une plante antispasmodique qui peut se montrer bienfaisante dans certains troubles nerveux. Elle calme les symptômes d’origine nerveuse comme les migraines, les palpitations, les vertiges, les bourdonnements d’oreille ou l’insomnie.
En tant qu’antispasmodique, elle est également très utile pour calmer les crampes d’estomac et les digestions difficiles. Si vous êtes en période de début de grossesse, elle peut aussi vous aider à lutter contre les nausées et les vomissements.
Parmi les études récentes, certaines ont démontré que la mélisse possède en plus des propriétés anti oxydantes remarquables. Celles-ci seraient trois fois supérieures à celles de la vitamine C. Ces propriétés permettent de lutter contre le vieillissement cellulaire.
La mélisse en herboristerie familiale
Avec la mélisse, il est possible de faire plusieurs préparations : tisane, teinture mère, vin de mélisse aux vertus calmantes et digestives mais aussi huile solarisée anti douleur et aussi la fameuse eau de mélisse des Carmes inventée par des moines il y a un peu plus de 400 ans.
En tisane
Pour utiliser la mélisse de la façon la plus simple qui soit, c’est-à-dire en tisane, il faut compter 20 à 25 g de feuilles pour 1 litre d’eau. Après les repas, cette tisane, facilite beaucoup la digestion. C’est une parfaite tisane du soir; Avec ses propriétés apaisantes, elle favorise une nuit calme en particulier pour les personnes nerveuses ou stressées.
C’est une tisane qui soulage aussi les névralgies au niveau des oreilles, des dents. On la conseille également pour soulager les règles douloureuses et les migraines, ainsi que les nausées du début de grossesse. La posologie est de 3 à 4 tasses par jour.
Le vin de mélisse selon Paracelse
Selon Paracelse, la mélisse est « la meilleure herbe pour le cœur« . Pour réaliser le vin de mélisse selon sa formule, faites macérer 60 g de mélisse fraîche dans 1 litre de vin blanc de bonne qualité. Ajoutez 1 verre à Porto d’eau de vie pour remonter le degré alcoolique. Pressez et filtrez au bout d’une semaine.
Il est possible d’édulcorer légèrement avec du miel. Ce vin possède une action digestive et antispasmodique. Prenez 1 à 2 cuillérées à soupe de ce vin en cas de mauvaise digestion ou de douleurs musculaires.
Joseph Roques, médecin et botaniste français, qui vivait au 18ième et 19ième siècle, disait, dans un traité rédigé en 1837, qu’avec quelques cuillérées de ce vin chaque jour, les hommes fatigués et déjà vieux retrouvent une sorte de vigueur juvénile.
Huile solarisée anti douleur
Faites macérer dans un bocal des feuilles de mélisse cueillies avant la floraison, sans les tasser, puis couvrez avec un mélange d’huiles (60% tournesol, 20% sésame et 20 % amande douce).
Après solarisation, durant 3 à 4 semaines, pressage et filtration, on obtient une huile verte, excellente sur les douleurs musculaires et articulaires, mais aussi sur les crampes d’estomac, le tout en usage externe. Excellent pour les massages décontractants !
L’eau de mélisse des Carmes
L’eau de mélisse des Carmes, créée en 1611 qui était le produit d’une distillation de mélisse fraiche macérée dans de l’alcool et du vin blanc avec différents aromates.
Il est difficile de procéder à une telle distillation chez soi, mais on peut utiliser une vielle recette certainement un peu différente de l’originale mais qui a l’avantage d’être plus simple :
Les ingrédients
- 60 g de feuilles fraîches de mélisse
- 15 g de zeste de citron
- 10 g de noix de muscade
- 10 g de graines de coriandre
- 5 g d’écorce de cannelle
- 5 clous de girofles
Préparation
Faire macérer le tout dans 1 litre d’alcool de fruit pendant 2 semaines. Filtrer, ajouter 200g de sucre mouillé, mélanger soigneusement et mettre en bouteille.
Vous pouvez laissez vieillir plusieurs mois avant de l’utiliser. On utilise cette préparation en cas de malaise, mais elle a beaucoup de vertus : troubles de la digestion, stress, surmenage, nervosité, choc, hoquet, mal des transports, coup de froid, etc…
Prendre 1 à 2 cuillères à soupe. En cas de ballonnement, d’éructation, de palpitations ou de troubles nerveux. Attention, cette liqueur n’est pas un digestif, il faut la considérer exclusivement comme un médicament.
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Nos sources pour rédiger cet article
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